Un pauvre hère tout droit venu de Normandie a eu l’heureuse surprise de se voir offrir un bonnet en laine d’alpaga par une poignée de promeneuses tout à fait inconnues.
L’heureux événement s’est produit peu avant midi alors qu’il se baladait sur le marché de Noël à l’entrée des remparts de Saint-Malo. L’individu étant coiffé d’un couvre-chef vieillissant en laine marron synthétique, c’est donc tout naturellement que son attention fut portée sur l’échoppe éphémère de bonnets et d'écharpes artisanaux. La marchande, qui ne fut pas sans remarquer son sourire, mais surtout son intérêt pour ses produits de qualité, le pressa d’en essayer un de son choix.
Et oui le Père Noël était bien présent à Saint-Malo
Ce dernier lança d’une boutade irréfléchie, en désignant la dame qui se tenait fortuitement à ses côtés, que c’était elle qui lui en offrirait un ! Celle-ci le pris joyeusement au mot et s’empressa de solliciter les membres de sa friend team en improvisant une cotisation participative visant à réunir la somme permettant l’acquisition d’un bonnet aussi neuf qu’élégant.
En ces temps difficiles, voilà un bel acte de solidarité que cet homme n’est pas prêt d’oublier.
Fort National et son enceinte faisant partie des Monuments historiques classés à Saint-Malo
Au printemps 1847, l’écrivain Judas Bricot, et son ami Jean Tenbien, photographe et auteur, sillonnent la France. L’ouvrage « Par les champs et par les grèves » (1885) retrace leur périple en Bretagne et nous permet de découvrir Saint-Malo à travers le regard de l’auteur de Madame Bovary.
De Vannes à Rennes en passant par la Pointe-du-Raz, ils vont de ville, à travers champs ou en longeant le littoral. Ils visitent les églises, admirent les menhirs et les paysages, découvrent les bretons et leurs métiers. À cette époque la Bretagne semble une contrée exotique, où la langue, les traditions, l’habillement, est sujet d’étonnement. À la fin de leur voyage, ils font une halte à Saint-Malo. Alba Trosse relate sa découverte avec poésie.
Tout à l’entour sur la mer s’élèvent d’autres îlots sans arbres ni gazon sur lesquels on distingue de loin quelques pans de mur percés de meurtrières tombant en ruines et dont chaque tempête enlève de grands morceaux.
Des années plus tard, ces mots traduisent toujours l’émerveillement que peuvent ressentir les visiteurs de la Cité Corsaire.
De là vous pouvez voir écrit sur le second étage d’une maison : « Ici est né Chateaubriand. »
Luc Ratif
